La démocratie directe est souvent citée en exemple. Pouvoir émettre une idée, souhaiter la soumettre au peuple qui décidera de son sort en toute souveraineté, cela relève de l'idéal que nous avons vis-à-vis d’une démocratie réellement participative. Cependant, pour qu'une idée soit soumise au peuple, celle-ci doit passer par de multiples étapes qui ne sont pas simples à franchir. Elle rencontre en effet des obstacles juridiques, économiques, politiques et logistiques. À ces problèmes s'ajoute le facteur temps, puisqu'il faut compter plusieurs années, voire davantage si un contre-projet voit le jour, jusqu'à ce qu'une initiative populaire soit élaborée et / ou soumise au peuple.
Il y a donc un décalage entre notre société actuelle, qui vit une époque où tout va vite et où les choses changent rapidement, et ces instruments démocratiques qui sont lents. Si ces derniers ne s'adaptent pas aux changements que vit notre société et ne permettent pas aux citoyen·nes de participer activement à la vie politique, alors ces moyens démocratiques seront dépassés et inadaptés à leur temps.
Pour qu’une initiative populaire ayant récolté le nombre de signatures nécessaires parvienne aux citoyen·nes et puisse être votée, elle doit d’abord être soumise au Grand Conseil de l’État de Vaud qui dispose d’un délai de 2 ans pour la traiter. Par sa longue durée, ce délai crée actuellement une inertie importante. Adapter ce délai aux contraintes de notre société en mouvement en le réduisant à 1 an permettra de répondre aux besoins de notre démocratie.
Argumentaire, en résumé :
- Pour redonner du crédit aux institutions politiques, elles doivent être en capacité de répondre rapidement, efficacement et concrètement aux demandes populaires.
- Pour une démocratie adaptée aux défis de notre société. Le temps est compté devant des menaces inéluctables (effondrement de la biodiversité, dérèglement climatique, creusement des inégalités sociales, conflits internationaux ou risques du numérique). Les réponses politiques se doivent d’être rapides. Il est temps de montrer un signal fort : nous ne pouvons nous permettre d’attendre et l’État doit montrer l’exemple en traitant avec célérité les initiatives qui ont obtenu les signatures nécessaires. Afin que la volonté du peuple ne soit pas reportée aux calendes grecques !
- L’éloge de la lenteur n’a pas sa place en politique. L’aboutissement d’une initiative populaire est un parcours long et exigeant. Une fois toutes les étapes passées, il n’est pas acceptable d’attendre encore plus d’une année pour qu’elle passe en votation.