1B | Initiative 3 – Pour la démocratie au travail et l’économie du futur – Encouragements aux entreprises dirigées par les personnes y travaillant, pas par la maximisation des retours d’investissements

Cette initiative a pour but d’encourager une transition vers une économie où les entreprises ne seraient plus uniquement régies par le principe de maximisation de profits dans le but de rentabiliser les investissements d’actionnaires. Au lieu d’une chaîne de commandement basée sur l’actionnariat et ses objectifs majoritairement, voire uniquement, basés sur les profits, les décisions seraient partagées par toute personne employée de la structure.

 

Le principe actuel de pouvoir dans l’entreprise est simple : des personnes ayant de l’argent au départ investissent dans une structure de production qui va employer des gens pour un salaire défini, et l’excédent commercial (ainsi que la propriété intellectuelle, la marchandise ou services produits, et l’outillage) reviendra uniquement aux investisseurs•euses, mais pas aux personnes travaillant dans cette entreprise. De cette manière les riches deviennent toujours plus riches, et d’année en année les rapports d’Oxfam rapportent un accroissement des inégalités de revenus et de fortunes. De plus, les actionnaires sont libres de nommer des employés•es cadres, dont les principales mesures de succès sont agencées de manière à encourager la rentabilité des investissements; se soumettre à ce principe entraîne d’importants bénéfices matériels concrets (promotions et donc pouvoir, argent, égo, statut social), alors que se rebeller implique la stagnation professionnelle, la mise à l’écart ou même la porte.

 

Cette façon de structurer la production des entreprises entraîne d’évidentes contradictions avec des buts sociaux et démocratiques (nous ne sommes pas en démocratie lorsque nous travaillons 8h par jour pour un•e employeur•euse dont nos lieux de vie, codes vestimentaires, temps, modes de déplacements, et de plus en plus humeurs et moral, dépendent fortement). Mais additionnellement, les entreprises régies de cette manière sont fondamentalement en conflit avec les limites planétaires et les impératifs de diminution de production de gaz à effets de serre, la quête de profits menant généralement à plus de production (monter le chiffre d’affaires est souvent la plus significative et durable manière d’accroître les bénéfices), et donc à plus de machines et d’énergie pour les alimenter, et donc à plus d’empreintes, carbones et écologiques plus généralement.

 

Il est grand temps de changer cette organisation archaïque de la société! Nous voulons promouvoir trois types d’entreprises, plus prometteuses pour une économie d’avenir: les coopératives d’employés, les SARL à but non-lucratif, ainsi qu’un nouveau statut à introduire, permettant le droit de vote automatique pour toute personne employée dans une grande entreprise (>50 employés•es), dans le cas d’une décision importante (par décision importante, nous entendons toutes décisions impactant ou pouvant impacter directement l’employé (projets de licenciements, licenciements de masse, …) ainsi que les questions budgétaires liées à la rémunération et aux compensations des hautes instances de l’entreprise et actionnaires). Les structures légalement enregistrées dans l’un de ces trois statuts sera subventionnée, par un fond alimenté par toute entreprise non-structurée de l’une de ces façons.

 

Cela permettra aux employés d’avoir un vrai pouvoir décisionnel au sein de leurs entreprises et garantira donc, par la même, que les entreprises ne pourront plus agir dans l’objectif d’enrichir la direction et les actionnaires, mais bien dans le sens des besoins des employés sans qui aucun bénéfice ne pourrait être généré. Pour des entreprises démocratiques organisées pour l’intérêt du grand nombre !

 

Argumentaire

  • Sans participation des employés à la politique de l’entreprise, les décisions de production sont prises aux désirs des actionnaires, c'est à dire à la rentabilité des investissements. Cette logique croissanciste et productiviste nous mène droit au mur: changeons la société et le système économique en son coeur!
  • Le vrai pouvoir est économique dans nos sociétés, donc la vraie démocratie doit aussi être abordée sous l'angle de l'entreprise. Pas de démocratie sans démocratie au travail!
  • Les alternatives juridiques pour structurer une entreprise existe, mais l'État de Vaud doit en faire la promotion, plutôt que se concentrer sur accorder des cadeaux fiscaux aux holdings internationales pour "augmenter l'attractivité du territoire"